La mise en œuvre des politiques locales de prévention et de sécurité urbaine requiert une variété de compétences issues de la criminologie, de la sociologie, du droit, de la science politique, de la statistique, du management et de l’urbanisme. Outre le personnel des collectivités, d’autres acteurs interviennent tels que les associations, la société civile, les entreprises et les compagnies privées de sécurité. Tous ont des cultures, des modus operandi et des missions différents, mais tous doivent participer à la coproduction de la sécurité locale. 

Les professionnels de la prévention sont de leur côté confrontés à de nouveaux défis face à l’évolution de la criminalité et des ses causes sociales et conséquences. Ils doivent maîtriser différentes compétences et être capables de travailler dans différentes disciplines. Les critères de recrutement et les possibilités de formation doivent évoluer pour s’adapter à ces changements. 

Médiation 
Les villes, les écoles, les familles et les entreprises sont toutes constituées de relations positives qui créent des liens grâce à de multiples engagements émotionnels ou intérêts communs. Il est important, aussi, d’être conscient des disputes, des tensions ou des conflits parfois violents qui peuvent survenir. Dans de telles situations, la médiation peut contribuer à rétablir une communication positive, à créer et à réparer ces liens, à prévenir la violence et à gérer et résoudre pacifiquement les conflits. La médiation est un processus gratuit, direct et rapide, peu coûteux et efficace. Elle peut prendre la forme d’une médiation sociale, familiale ou juridique. De nombreuses villes européennes y ont recours pour apaiser les tensions et résoudre les conflits locaux, prévenant ainsi leur escalade vers la violence.

> Positionnement
 
Dans son manifeste Sécurité, Démocratie et Villes 2025, l’Efus appelle à ce que la prévention de la délinquance soit reconnue comme une profession au niveau national et européen. En effet, compte tenu de la croissance du secteur de la sécurité privée et de son fragmentation, une plus grande professionnalisation est nécessaire. L’Efus appelle à harmoniser les programmes de formation sur la base de principes et de méthodes communs, et à harmoniser au niveau européen le rôle et les responsabilités du personnel de sécurité privé.
En ce qui concerne la médiation, l’Efus appelle les décideurs politiques locaux à la soutenir activement en tant que méthode efficace de résolution des conflits. Outre le personnel des collectivités, il serait utile de sensibiliser et de former à la médiation les communautés locales et les écoles.
À plus grande échelle, une initiative internationale, éventuellement menée par les Nations unies, pourrait être lancée pour promouvoir la médiation dans le monde entier. La création d’une année internationale de la médiation contribuerait également à sensibiliser le public et à encourager la participation mondiale à ces efforts de résolution des conflits.